vendredi 28 mars 2003

Ce matin, j'ai trouvé 2 e-mails venant de Berkeley :
- l'un qui demande que j'envoie à Berkeley une copie officielle de mes diplômes, car c'est la petite chose qui leur manque pour décider de mon statut (or je l'avais déjà fait...comme c'est toujours un cirque pas possible pour demander aux administrations des écoles de faire une copie, j'imagine que cela va me prendre un temps fou. Or, je me demande si j'ai envie d'aller au bout ...)
- l'autre me disant que mon interview avait bien été enregistrée et que je devrais avoir une réponse la semaine prochaine.
Je crois que cela sent bon du côté de Berkeley.

Quant à MIT....Ah, MIT....Je suis déçu.
C'était mon choix n°1 pendant longtemps. Je me suis beaucoup investi dans le lobbying envers cette école (passé beaucoup de temps à la soirée MIT Sloan à Paris, rencontré à plusieurs reprises des anciens de l'école, visité MIT, assisté à un cours, recherché et rencontré des Français étant étudiant à l'école, écrit le dossier en dernier afin de profiter de l'expérience des 4 autres, etc.)
Mais bon la réponse officielle est le 15 avril. Qui sait, sur un malentendu ?
(Blogger étant en panne hier, mes carnets n'ont pas été mis en ligne - les voici)

Jeudi soir :

Dany M., fidèle ami me poussant au MIT m’a téléphoné pour savoir si j’avais des nouvelles. Il était déçu que je n’en aie aucune. Comme les interviews sont maintenues pour lundi et mardi, cela me paraît cuit. Je suis triste. Mais au fait de moi, je me dis que tout n’est peut-être pas perdu.

Pour me consoler, je me passe en boucle la superbe chanson des Cheeky Girls (« Touch my bum – This is life »). Et si je m’inscrivais à Star Academy au lieu d’aller en MBA ? Je serai un Cheeky Boy, why not ?




(Jeudi, 3h00 du matin)
Légère insomnie ...

Je vérifie frénétiquement mes e-mails : pas de signe du MIT, ni de Berkeley.

Pourtant, j'ai écrit à cette dernière école hier pour leur signaler (gentillement) que mon interview avait eu lieu il y a 8 jours et que donc mon statut "Hold for international interview" n'avait plus de raison d'être. Quant au MIT, j'ai demandé sur le forum de BusinessWeek si quelqu'un en Europe avait déjà reçu une invitation. Personne n'a répondu par la positive (il faut dire que le MIT interdit de poster dans les forums le fait que l'on a reçu une invitation - mais bon, le forum est anonyme, non ?). En outre, les quelques invitations qui sortent en ce moment semblent concerner avant tout des Américains. Les carottes seraient cuites pour moi au MIT.

Enfin, les critiques aux USA contre les Français me pèsent : injures sur le forum de Business Week, appel au boycott dans le NY Times (une pub, pas par le journal), les propos hallucinants mais rhétoriquement bien construits d'O' Reilly sur Fox News (le show d'O'Reilly est le plus populaire des shows d'information" aux USA), etc. Pourquoi cela me touche-t-il ?

- si la plupart injures sont débiles, certaines sont bien construites : on sent derrière une technique de débat qui consiste à noyer l'adversaire sous des faits anecdotiques mais répétés à l'infini pour leur donner de l'importance (par exemple, le fait que nous ayons refusé le survol de la France lors de l'attaque de Kadhafi est ressassé à envie par O'Reilly - mais il ne parle jamais de notre aide pendant la première guerre du Golfe, au Liban dans les années 80, de Mitterrand au Bundestag lors de la crise des missiles, etc.). Cela veut dire qu'il y a une couche d'Américains éduqués qui sont non seulement convaincus de cela, mais qui encore ont un discours tout prêt et difficile à contrer.

- je viens d'une famille pro-américaine : mon père s'est battu pendant la seconde guerre mondiale aux côtés des Américains (il avait 16 ans), puis est allé en Indochine se battre contre la guérilla communiste (1946 et 1947). Il était gaulliste, mais pas anti-américain : les USA nous avaient libérés, mais nous restions indépendants. Bref, lors du 11 septembre 2001, j'étais extrêmement triste : j'ai défendu les USA, expliqué que la France souffrait parfois d'un anti-américanisme idiot et même accroché à mon sac un petit drapeau américain en signe d'amitié (drapeau qu'une de mes soeurs avait distribué dans ma famille afin que nous montrions notre soutien). Aujourd'hui, j'ai décroché mon drapeau américain. Ces attaques contre la France rendent très difficile la situation des gens habituellement favorables aux Américains. Je ne sais pas s'ils s'en rendent compte ou s’ils s’en préoccupent, d'ailleurs. Les attaques contre la France nourrissent l’anti-américanisme traditionnel des extrêmes gauche et droite. Mais que puis-je y opposer dorénavant ?

Quel rapport avec le MBA ? Simplement que je n’ai pas envie d’avoir à m’excuser d’être français à tout bout de champ quand je serai là-bas, tout comme je n’ai pas à justifier mon amour pour les USA en France. En temps normal, un Français est perçu comme légèrement arrogant et suffisant par les Anglo-Saxons. Comme nous ne sommes plus dans un temps normal, j’imagine que la barrière des préjugés sera encore plus haute. Je sais que les élèves de MBA sont plus « éduqués » que la moyenne. Mais à nouveau, le discours anti-français est rhétoriquement bien construit ; certains élèves y auront peut-être succombé.

Pour citer une grande philosophe québéco-française : Je suis désenchanté.

mercredi 26 mars 2003

Et si c'était un signe du destin ?
MIT Sloan ne veut peut-être pas de moi, ce qui facilitera mon choix.

mardi 25 mars 2003

Hier soir, j'ai reçu à la maison un appel téléphonique d'Olivier K., un étudiant à Michigan.




L'école fait appeler tous les gens admis par un étudiant de première année dont le profil est proche du candidat. C'est donc un Français qui m'a appelé depuis Ann Arbor. En fait, je connaissais déjà Olivier, puisque j'avais passé une soirée très sympathique chez lui lors de mon tour des B-schools en novembre dernier.
Il m'a demandé si j'avais encore des questions sur le programme. Nous avons parlé de l'état du marché de l'emploi aux USA et du fait qu'Ann Arbor est une ville "libérale" (plutôt à gauche, avec des activités artistiques).
Un coup de fil sympa - Michigan est une école réputée, respectée aux USA, avec un très grand réseau d'anciens dans le monde. La culture de l'école est coopérative.


Mon statut à Berkeley est toujours : "Hold for international interview" alors que mon entretien a eu lieu il y a déjà 8 jours...bizarre

Pour MIT, pas de nouvelle. Or, il paraît que les interviews en France sont dans une semaine. Cela me paraît étrange : si MIT voulait m'interviewer, je pense que j'aurais déjà reçu une invitation. Soit ils ne veulent pas de moi (sniff), soit les invitations tardent, soit les AdComs ne voyagent plus à cause de la guerre et certaines admissions se feront uniquement sur dossier.

lundi 24 mars 2003

Quoi de neuf du côté des MBA ?
Pas grand chose. Toujours pas de nouvelles de Berkeley ou de MIT Sloan.

Evidemment, ce petit "souci" est un peu de chose par rapport à la guerre en Irak. Comme ce carnet (blog) se concentre sur mon parcours en MBA, je ne suis pas supposé mélanger cela avec une chronique de la guerre. Il existe des sites d'actualités (CNN, BBC, NY Times, Le Monde, Middle East Daily) et des carnets (celui d'un journaliste américain au ton libre en Irak ou celui d'un jeune Irakien depuis Bagdad ) très intéressants pour se tenir informé.

Est-ce que je vois des traces du conflit dans mes activités liés au MBA ?
Quelques unes, oui :
- dans la newsletter de Michigan, on apprend que certains des voyages à l'étranger de groupes d'étudiants sont modifiés, voire annulés (annulation de la rencontreà Prague entre des étudiants et des hommes d'affaires israëliens, modification du parcours du groupe en Asie de l'Est)
- le forum dédié au MBA de BusinessWeek contient moins de propos anti-français idiots, mais son contenu réagit toujours à la guerre. Les analyses y sont d'ailleurs plus poussées que les semaines précédentes. Il y a un certain nombre de futurs étudiants qui comparent leurs points de vue en s'appuyant sur des faits et des sources. C'est souvent intéressant